
20 de juin de 2025
La Commission européenne et le groupe de coordination du Pacte rural présentent une feuille de route pour revitaliser l'environnement rural européen.
- La Commission européenne et le groupe de coordination du Pacte rural présentent une feuille de route pour revitaliser l'environnement rural européen.
- Le document établit une meilleure représentation rurale dans les politiques de l’Union européenne, plus de flexibilité et un renforcement des capacités locales.
Fin décembre 2024, le Groupe de coordination du Pacte rural (RPCG) , un organisme promu par la Commission européenne (CE) pour faire progresser la vision à long terme des zones rurales dans l' Union européenne (UE) , a publié une déclaration commune décrivant les mesures clés pour assurer le développement social et économique des zones rurales en Europe.
La déclaration met l’accent sur la nécessité d’une approche transversale et intégrée pour relever les défis spécifiques des zones rurales – tels que le dépeuplement, le vieillissement et le déclin économique – et propose une nouvelle stratégie qui nécessite davantage de financement, une meilleure gouvernance et des politiques spécifiques adaptées à la diversité des territoires.
Points clés
Parmi les propositions de la déclaration, la nécessité de renforcer l'évaluation des zones rurales se distingue . Il s'agit d'examiner les politiques de l'UE sous un angle rural et de prendre en compte les besoins spécifiques des zones rurales. Le Mécanisme de Garantie Rurale est un outil d'analyse et d'évaluation qui vise à garantir que les politiques, réglementations et programmes publics tiennent compte des réalités, des besoins et des opportunités des zones rurales avant leur mise en œuvre. Son objectif est d'éviter que les décisions politiques n'aient des effets négatifs imprévus sur les zones rurales et, au contraire, de promouvoir leur développement équitable.
Le document préconise également :
- Un pourcentage minimum obligatoire de financement pour le développement rural, tant au niveau national qu’européen, suggérant un minimum de 30 % des fonds de l’UE à des fins non agricoles.
- Augmenter l’allocation au développement local participatif (DLP) de 5% à 10%, avec des mécanismes tels que LEADER ou les « villages intelligents ».
- Étudier la création d’un fonds européen spécifique de développement rural si une allocation minimale obligatoire dans le cadre financier pluriannuel n’est pas réalisable .
Capacité et participation locales
Un point essentiel du document est la nécessité de doter les communautés rurales, en particulier les plus petites et les moins bien loties, de capacités techniques accrues, d'un meilleur accès au financement et d'une plus grande autonomie décisionnelle. À cette fin, les propositions suivantes sont formulées :
- Accompagnement technique et financement pour la préparation des projets dès les premières étapes.
- Des processus de candidature plus flexibles , avec des options de coûts simplifiées et des paiements basés sur les résultats.
- Promouvoir les réseaux de collaboration et de participation citoyenne , en renforçant le rôle des mouvements ruraux, des associations locales et des groupes communautaires.
Suivi et représentation en milieu rural
La déclaration appelle également à un meilleur suivi des dépenses de l'UE dans les zones rurales en :
- Labellisation des fonds par secteurs et territoires.
- Inclusion d’ indicateurs qualitatifs tels que la cohésion sociale ou le capital communautaire.
- Développement d’ indicateurs « SMART » – paramètres qui doivent être spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes et limités dans le temps – pour les projets ruraux.
Il souligne également la faiblesse de la représentation rurale dans les processus d’élaboration des politiques, sauf dans le secteur agricole, et appelle les communautés rurales à avoir une plus grande voix au niveau européen.
L'avenir du Pacte rural
Le texte repose sur le principe selon lequel le bien-être de l'UE dépend en grande partie de la vitalité des zones rurales, qui représentent non seulement un moteur économique (agriculture, sylviculture, énergies renouvelables et tourisme), mais également un élément essentiel pour lutter contre le changement climatique, assurer la cohésion territoriale et la durabilité environnementale.
La mise en œuvre de ces propositions nécessite une stratégie à plusieurs niveaux et une coordination interinstitutionnelle forte. À cet égard, le GCPR propose la possibilité de créer une direction générale spécifique pour le développement rural, distincte de la DG AGRI , au sein de la CE, et d'exiger des États membres qu'ils élaborent des stratégies nationales et régionales cohérentes avec les priorités de l'UE.
La déclaration, adoptée par consensus par la majorité des membres du GCPR, établit ainsi un nouveau cadre d’action qui vise à fournir à la communauté rurale européenne les moyens, la visibilité et le leadership nécessaires pour faire face aux défis de l’avenir.